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  • Florian

"Le fil vert sur le bouton vert et le fil rouge sur le bouton rouge"

Dernière mise à jour : 13 avr. 2020

Ni le pont ni les plombs n'ont encore sauté ! Et c'est tant mieux ! Nous n'avons pas retrouvé la septième compagnie mais désormais, pour notre grand bonheur, Farsadennec est un navire éclairé !


Tant de métiers sont nécessaires pour rénover une maison flottante poussée par le vent. J'avais tout misé sur la menuiserie alors autant avouer que je n'étais pas très serein pour faire l'électricité du bateau moi-même... Jusqu'au jour où un électricien et futur fournisseur m'a dit : "Ecoute, l'électricité sur un bateau, c'est pas compliqué, tu mets le rouge avec le rouge et le noir avec le noir !" Bon, en vérité, c'est plus compliqué. L'étain, ça brûle les doigts, et quand ton câble de batterie connecté à la borne "-" choit (pas par choix) sur la bonne "+", le spectacle est étincelant ! L'électricité marine, c'est un métier, mais avec une bonne réflexion préalable, de bons conseils, du bon matériel et un peu d'exercice, tout devient possible.



1- De quoi avons nous besoin ?


La réflexion débute en quelque sorte par la fin. En effet, c'est bien la consommation électrique de nos équipements qui détermine les capacités de stockage et de production nécessaires. Tentant d'allier un peu de confort à bord et un maximum de sécurité en mer, nous avons adopté le principe selon lequel l'appareil le plus économe est d'abord celui qui ne consomme pas ou peu d'électricité (ou que l'on ne met pas à bord !). Du coup, pas de frigo, pas de chauffe-eau, une pompe à pied pour l'eau de l'évier (presque silencieuse) plutôt qu'une pompe électrique et un guindeau manuel (pour remonter l'ancre) en place d'un guindeau électrique. L'éclairage intérieur comme extérieur est en LED uniquement (consommation minime par rapport aux ampoules halogènes que l'on trouvait auparavant). Enfin, nous sommes à la recherche d'un régulateur d'allures (pour barrer sans barreur) même si un bras électrique l'épaulera de temps à autre: l'avantage du premier est de fonctionner mécaniquement contrairement au pilote automatique qui utilise de l'électricité!



 


Parenthèse technique


A partir de là, le bilan électrique s'impose ! P (puissance en watt) = U (tension en volt, ici 12V) / I (intensité en ampère), remember ?



Alors à vos tableurs car il s'agit d'établir pour chaque appareil sa consommation électrique sur une période de 24 h (en navigation bien entendu). Le total va ensuite servir de valeur de base pour choisir ses batteries de bord dont la capacité doit représenter 2 voire 3 fois la consommation quotidienne. Voilà pour la théorie bien résumée dans ce petit bouquin de Jean-Luc Paillas de la collection Voiles et Voiliers :








Dans la pratique, il n'est pas évident d'évaluer le temps d'usage de telle ou telle chose. Entre l'éclairage intérieur et extérieur, la recharge des petits appareils électriques (en 12V via des prises allume-cigare classiques, des ports USB ou en 220V grâce à l'onduleur) et le pilote automatique, nous pensons consommer environ 70 ampères par jour. Nous disposons donc aujourd'hui de deux batteries de type AGM de 110A chacune pour une capacité totale de 220A.



La technologie AGM présente de nombreux avantages pour nous par rapport aux batteries liquides ou gel :


  • étanche, aucune émission de gaz, aucun entretien nécessaire

  • faible auto-décharge

  • décharge profonde tolérée (80%, mais réduction du nombre de cycles)

  • résiste aux températures extrêmes (blague à part, les batteries Gel résisteraient mal à la chaleur)

  • insensible aux mouvements et installable dans n'importe quelle position (sur un bateau c'est quand même pratique non?!)



 


2- Cours, circuit, fais bien le tour, sans raccourci !


En ce qui concerne la conception du circuit électrique, étape suivante, elle devait répondre aux exigences d'isolation vis à vis de notre coque en aluminium pour éviter l'électrolyse. Coupe-batteries et tableau électrique sont donc bipolaires, rien n'est branché à la masse! Un testeur de fuite a également été installé et la mise des câbles sous gaine empêche tout contact électrique avec la coque. En effet, des électrons qui viendraient à se promener dans l'aluminium auraient pour effet de réduire celui-ci en miettes...ce qui est peu souhaitable!


Nous souhaitions également que les batteries de service (qui servent normalement à alimenter la vie du bord: lumière, prises 12V, instruments de navigation...) puissent, en cas d'urgence, démarrer le moteur. En effet, il peut arriver, pour une raison ou pour une autre, que la batterie dédiée à celui-ci face défaut.


Enfin, il fallait définir les moyens

- de produire de l'énergie (alternateur 55A, chargeur de quai 30A) ,

- de la distribuer entre les parcs batteries (séparateur de batterie privilégiant la recharge de la batterie moteur avant les batteries de service)

- d'assurer une certaine autonomie énergétique loin du quai et sans faire non plus appel à la bête cylindrée (à l'aide de panneaux solaires par exemple).



Schéma électrique original de TEEM Pordic


Schéma électrique modifié, complété et adapté à notre bateau (gauche vers l'arrière et droite vers l'avant)


Modifications apportées :

  • Par crainte de griller notre shunt de contrôleur de batterie (100A) en cas de démarrage moteur d'urgence, le moins avant coupure du coupe-batterie "urgence démarrage" retourne directement à la masse des batteries de bord.

  • Les diverses sorties du chargeur de batterie permettent également de se brancher directement sur la batterie moteur.


Enfin, concernant le 220V à bord (courant que tous les terriens utilisent dans leur maison), nous avons suivi le protocole:

- une prise étanche extérieure,

- un disjoncteur différentiel 30mA acceptant 40A,

- une borne consacrée à nos deux prises 220V (20A) et une autre consacrée au chargeur de batterie (10A).




3- Réalisations en images (pour voir au final à quoi cela ressemble !) :



Premier meuble électricité (avec des loquets éclairs). Il contient le disjoncteur 220V, le chargeur de batterie et le régulateur solaire.

Bye bye enrouleur qui nous a permis d'avoir de l'énergie jusque là, see you later !


 

Futur espace navigation à l'état sauvage (c'est à dire envahi par tout et n'importe quoi avant qu'on l'aménage !)


 

Aménagement de l'espace navigation (vu ci-dessus):


Deuxième meuble coupe-batteries et testeur de fuite judicieusement placé entre les parcs batteries. J'aime cette illusion bien ordonnée d'images qui laisse croire que tout a été réussi d'un coup d'un seul :)




Troisième meuble de navigation à loquets (en forme de phares !) qui comporte le tableau électrique, la VHF, le transpondeur AIS, l'écran contrôleur de batteries et des prises 12V. Pensez à la petite astuce des équerres pour fixer VHF et AIS afin d'éviter d'acheter les "options" du constructeur ;)




L'aménagement de l'espace navigation s'est terminé par la construction d'un banc, désormais agréable aux fesses mais je mords un peu sur la suite... et d'une table à carte miniature, retaillée dans l'ancienne ! Quant à ce tee-shirt calciné, et bien, c'est pour ne pas oublier qu'il ne faut pas insister avec une fraise de défonceuse usée...



 

Voici maintenant quelques photos du travail de connectique, des outils utilisés et de quelques résultats fort éclairants !


Le procédé est grosso modo toujours le même. Les câbles utilisés sont tous en cuivre étamé, et le sertissage de cosses est le plus souvent accompagné d'une soudure, d'une application de silicone et d'une gaine thermorétractable. La bataille entre les connecteurs Wago et les soudures font souvent rage mais tout dépend de l'accessibilité, du nombre d'appareils à connecter et de la fiabilité du matériel.


Et n'oubliez pas vos calculs de section de câbles : Intensité (en ampères) * Longueur aller-retour du câble / 20 (en 12V)


 

Quelques dernières pour la route avec un mélange d'électricité, de plomberie et de cirque ! Voici le système d'aspiration d'eau des fonds du bateau si jamais... :) Une pompe manuelle bien décrassée fera la paire avec un pompe de cale électrique pouvant fonctionner à la demande ou en mode automatique grâce à un flotteur,qui, en s'élevant, active la pompe, malin !


 

Hélas, ce chantier électricité n'est pas encore arrivé à son terme. Reste encore à déterminer le choix des panneaux solaires ainsi que la façon de les monter (portique, pas portique ? sujet épineux !), à installer les nouveaux feux de mât et à connecter l'alternateur du moteur à tout ce beau réseau ;) Mais on tient le bon bout (lisez "boutte" pour le jeu de mot marin).


Commentaires, suggestions, questions, critiques acerbes ou constructives sont les bienvenues.


Kenavent !

















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