top of page
Rechercher
  • Yuna

Et vous, vous avez quoi comme moteur...?


"Et vous avez quoi comme moteur?" Une question à laquelle on ne s'attend pas en premier lieu lorsque l'on parle voilier. Mais détrompez-vous, finalement le moteur est une pièce cruciale, même pour la navigation à la voile! Le moteur est aujourd'hui obligatoire pour rentrer dans un port, il semble d'ailleurs impossible de s'amarrer correctement à un catway après avoir slalomé entre les pontons et les autres bateaux sans lui (sauf godilleur expérimenté!).... Il est également un outil de sécurité lorsque l'on navigue près des côtes, en cas de trop forts courants (notamment en Bretagne nord) ou de pétole soudaine. Bref, le moteur, même s'il n'est pas l'ami des plaisanciers, est indispensable.


Oui, sauf que, comme beaucoup d'autres marins voileux, nous ne sommes pas mécanos et rien que regarder le moteur derrière la descente nous faisait frissonner de peur et d'inconnu. Alors quand on nous demandait: "Et vous, vous avez quoi comme moteur?", nous répondions "un Perkins, 18cv", et invariablement la réponse qui suivait ressemblait à "parfait, c'est increvable ces trucs là!", ce qui nous soulageait fortement!




En 2016, après avoir sorti le bateau de l'eau, nous avions immédiatement hiverné le moteur et commencé les travaux sur le reste du bateau..... 3 ans et demi plus tard, le moteur n'avait pas été touché ni même regardé (puisqu'il marchait si bien avant et qu'il était increvable!). La mise à l'eau approchant, il était temps de se pencher sur cette question pour le refaire tourner.


moteur perkins perama M20
Le moteur avec ses nouvelles durites

Après un bon nettoyage de la cuve à gazole, sur les conseils de notre super mécano, nous avons changé quelques durites (des tuyaux quoi!) un peu poreuses, rajouté un coude anti-siphon au niveau de la prise d'eau (pour nous empêcher de couler par là!) et remis le vieux réseau électrique en état! Fier de nous, nous avons vidangé, changé les filtres et.... fait tourner le moteur!!!!


Bingo ça marche!!!!!



 

A coté, il y a l'arbre d'hélice aussi, vous savez le truc qui tiens l'hélice et qui est entraîné par ce moteur justement! Et bien lui, il est quand même un peu abîmé.... Pour regarder ça de plus près, on le démonte! Encore une étape qui n'a pas été une partie de plaisir! Parce que après avoir démonté le tourteau (le truc qui fixe l'arbre au moteur), impossible de sortir l'arbre (même avec l'aide d'un grand costaud!!)... Haha c'est normal, sous la rouille et la graisse, on ne voit plus la petite goupille "mécanindus". Celle-ci sert de sécurité au cas ou on accrocherait un casier ou un filet avec l'hélice, pour ne pas que tout s'arrache! Ah oui mais c'est qu'elle fait bien son job!! Il faudra quelques heures à nos fiers mécanos en herbes pour la découvrir, l'enlever et sortir l'arbre!



Et puis vient le temps de la réflexion, il faut choisir quel "joint" ou plus couramment appelé "presse- étoupe" on met pour faire l'étanchéité entre l'extérieur et l'intérieur.

Plusieurs solutions s'offrent à nous:

  • le presse étoupe traditionnel (qu'il y avait déjà sur notre voilier). C'est une tresse de tissus, serrée par une grosse bague en bronze, qu'il faut régler et surveiller régulièrement. Il faut que l'eau de mer "fuite" au goutte à goutte pour empêcher la surchauffe du tissu, mais sans trop fuir non plus pour ne pas remplir les fonds du bateau! Son avantage: son prix / Son inconvénient: il faut qu'il soit accessible facilement pour un check régulier.

  • le joint à lèvres, en caoutchouc qui ne nécessite pas de surveillance particulière, permet une étanchéité parfaite et qui n'use pas l'arbre d'hélice à force de frottements. Son avantage: une fois en place on peut l'oublier (ou presque) / Son inconvénient: la nécessité d'avoir un arbre d'hélice nickel pour ne pas déchirer la lèvre en tournant.

Après de longues hésitations, étant donné la complexité de l'accès à notre presse étoupe, nous avons opté pour le joint à lèvre. Notre arbre d'hélice étant très abîmé par l'ancien presse étoupe, nous en commandons un nouveau qui ne risquera pas d'arracher notre joint à lèvre.


 

Oui sauf que.... l'ami mécano est repassé par la, il a regardé de plus près.... il nous a dit que ça serait quand même bien de refaire la peinture du moteur pendant qu'on y est, parce que sinon vu son état à certains endroits "ça va finir par percer"... Bon, on réfléchit un peu et hop ni une ni deux, avec 3 bonhommes (costauds) on sort le moteur du bateau!!!! On le pose à l'abri, on le nettoie et le repeint.

Tant qu'à faire, on démonte l'échangeur (là ou l'eau de mer vient refroidir le liquide de refroidissement) pour le nettoyer (beurk c'est cracra là dedans!!), on démonte l'inverseur (qui d'habitude est caché derrière le moteur) pour le vidanger, et on change les joints de la pompe à eau de mer après l'avoir bien nettoyée!



Finalement, on remet le moteur comme neuf après avoir refait bien plus qu'une peinture! Il n'y a plus qu'à reconnecter les circuits (faisceau électrique, aspiration d'eau, échappement, etc.) ! Et pour finir, mettre le nouvel arbre en place, aligner le moteur sur ses nouveaux silent-blocks avec l'arbre et redémarrer le tout....! Cette dernière phase n'a pas été si simple que prévu, même avec l'aide du meilleur mécano du coin! Décidément la goupille "mécanindus" nous aura posé des soucis même au remontage. Il faut dire que le nouvel arbre a été percé une taille légèrement en dessous par rapport à l'ancien, et que la goupille s'est donc coincée mi enfoncée, mi sortie.... après une journée d'acharnement, c'est encore à notre mécano qu'on doit une fière chandelle. Il a fallu soutenir la coque du bateau par dessous avec des gros bastaings de bois, pour l'empêcher de rebondir sous les coups de marteaux et enfin réussir à décoincer cette fichue goupille. Après changement de goupille, le lignage s'est déroulé à merveille! Encore merci à Seb, LE mécano qu'il faut connaitre!!


 

A deux jours de la mise à l'eau, le moteur tourne, l'arbre d'hélice est tellement bien aligner que l'on entend plus le vacarme qu'il faisait auparavant et l'hélice est solidement fixée et sécurisée sur l'arbre! On est paré!


.....Mise à l'eau!!! On flotte!!!! On avance!!!!


.....Put put put PAATPANTPANPAAPT.......


....c'est quoi ce bruit?....


...pourquoi y'a plus de bruit....? mais le moteur s'est arrêté !!!!




Bon, ben finalement, pour un moteur increvable c'est raté! Lors de la mise à l'eau, à deux brasses de l'entrée du port, notre moteur nous a lâché dans un vacarme épouvantable.

La cause? Une tige de culbuteur cassée pour avoir forcé sur des soupapes grippées. Sans doute parce qu'en tant que voileux, nous avons omis de faire tourner le moteur régulièrement (même à la main) pour huiler l'ensemble des pièces et éviter que l'humidité et l'immobilité ne les abîment... :(


Nous sommes donc sur l'eau, mais coincés au port avec un moteur déculassé qui attend qu'on change ses soupapes. Les pièces de rechange sont arrivées, et l'avenir du moteur est entre les mains ... du mécano, vous l'aurez deviné, ce n'est pas un travail qui s'improvise!






Alors on patiente! De toute façon on a plus de mât non plus donc on ne pourrait pas naviguer! Mais ça on vous en parle bientôt dans un autre post ;)





Les aventures maritimes ont commencées !!






269 vues1 commentaire
bottom of page