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  • Yuna

Escale technique à Gran Canaria ...



- Février / Mai 2022-













Nous quittons l’île de Fuerteventura le 13 février à 4h du matin. Il y a un peu plus de 50 MN à parcourir pour atteindre le port de Las Palmas sur l’île de Gran Canaria, soit une douzaines d’heures de navigation. Nous préférons quitter le port où nous sommes déjà de bonne heure afin d’arriver en journée dans le nouveau port qui nous attend. En effet, arriver de nuit dans un endroit que l’on ne connaît pas n’est jamais facile, nous l’évitons donc autant que possible !


L’avantage de ce départ nocturne, malgré nos yeux encore lourds de sommeil, c’est de pouvoir mettre la ligne de traîne à l’eau au lever du jour ! Si l’on pouvait manger un peu de poisson pour le déjeuner ça serait chouette ! En effet, les pêcheurs aguerris que nous devenons l’avons bien compris : ça mord principalement au lever et au coucher du soleil. Et… ça mord !! Et ça tiiiire !! Ça doit être un gros poisson !! Mais d’un seul coup, ça ne tire plus… Nous finissons de remonter la ligne, notre leurre s’est fait manger, mais le poisson s’est échappé… Tant pis, c’est le jeu, il garde la vie et nous nous contenterons de légumes pour le repas. Le reste de la navigation se déroule parfaitement, avec Mojito qui nous dépasse bien que parti une heure après nous.



 


Farsadennec à la capitale, Las Palmas


Carte situant l'île de Gran Canaria et l'archipel des Canaries



Une parenthèse citadine :

L’arrivée à Las Palmas de Gran Canaria est quelque peu surprenante, les barres d’immeubles se dessinent depuis très loin sur l’horizon. L’AIS nous signale un nombre de bateaux impressionnant autour du port. Plus nous nous rapprochons de notre destination, plus nous ressentons les vibrations de cette ville grouillante de mouvements, de gens, de voitures, de cargos, bref, pleine de vie humaine. Heureusement, nous savions à quoi nous attendre. Nos amis Paimpolais sur Yupanqui, que nous retrouvons avec bonheur, et qui sont là depuis décembre, nous avaient prévenu : « On se croirait en île de France, avec la mer » !


Si cette ville peut, aux premiers abords, faire peur à des marins cherchant une vie simple au contact de la nature, elle se révèle être agréable à vivre sur du long terme. En effet, ici nous sommes en direct de la vie canarienne, et ça nous change des stations balnéaires ! Cette ville est la plus grande de tout l’archipel des Canaries et la capitale de la partie Est de l’archipel (regroupant Lanzarote, Fuerteventura et Gran Canaria). Elle est habitée par une population très diversifiée, l’immigration depuis les pays hispanophones d’Amérique du Sud y est importante et on y rencontre beaucoup d’argentins, mexicains… Mais plus récemment, les Nords-européens sont également venus s’installer dans ces contrées au climat agréable toute l’année, ce qui est visible au nombre d’écoles françaises, allemandes ou anglaises que l’on croise dans certains quartiers.


Située sur la pointe Nord de l’île, la ville a la particularité de posséder 2 grandes plages, une orientée vers l’Est et l’autre vers l’Ouest. Nous nous plaisons rapidement à déambuler dans le dédale de rues qui abritent une quantité incroyable de magasins en tout genre, de restaurants, de coiffeurs, de petites maisons typiques, de parcs et de points de vue.



Et puisque Farsadennec est amarré pour 3 mois dans cet immense port, nous prenons rapidement nos habitudes. Une routine de terriens s’installe à bord pour quelque temps.

Nous faisons la majeure partie de nos courses au Mercado Central, un marché couvert, ouvert tous les jours, comme les espagnols les aiment tant. A tel point que nous sympathisons avec nos vendeurs de légumes (chez qui nous nous rendons au moins deux fois par semaine). En effet, il est intrigant de voir des touristes revenir régulièrement plusieurs semaines d’affilée. Nous finissons par leur raconter nos aventures, en échange, ils nous en apprennent un peu plus sur la culture canarienne, ils nous font progresser en espagnol canarien (dont l’accent est très différent de l’espagnol continental!). Bref, grâce à eux, nous nous sentons vite acceptés dans ce nouvel environnement.


Des travaux pour un Farsadennec optimisé :

Le but premier de cet arrêt si long sur cette île est de réaliser quelques améliorations sur notre cher voilier. En effet, au fil de nos navigations depuis notre départ de Bretagne, nous avons remarqué certains petits détails à améliorer avant de pousser plus loin nos aventures maritimes. Ce lieu est idéal pour de tels besoins : le port n’est pas cher, la ville est remplie de ferreterias (magasins de bricolage) bien fournies, il est facile de trouver des boutiques et des artisans spécialisés dans le nautisme et enfin, le port abrite un si grand nombre de bateaux, qu’on trouve toujours des professionnels en voyage, qui gagnent leur vie en travaillant pour leurs compatriotes. Résultat des courses :

- nous faisons et faisons faire une belle capote jaune pour abriter l’équipage des embruns, du vent ou du soleil,

- nous cousons, avec l’aide des amis de Mojito, un beau taud vert de protection pour la Grand-Voile,

- nous changeons notre disjoncteur électrique (qui a failli brûler suite à un fil mal connecté…),

- nous réalisons l’entretien des bois (vernis, huile de lin, ponçage…) du bord,

- nous laissons un voilier sérieux réparer les petits accrocs sur nos voiles,

- nous entretenons le moteur,

- nous ajoutons une tresse de masse pour connecter le safran à la coque (problème de bateau alu.),

- et nous nous offrons même le luxe de rajouter quelques touches décoratives dans le carré.




Sur ce port, l’entraide est de mise. Nous passons aussi beaucoup de temps à discuter avec les voisins de telle ou telle solution pour réparer un enrouleur coincé chez l’un, une fuite électrique chez l’autre, ou encore un moteur capricieux chez un troisième. De ponton en ponton, nous nous prêtons du matériel : « il paraît que tu as une riveteuse, tu me la prête pour l’après-midi ? » « Je cherche une clé dynamométrique, tu sais qui en aurait une ? » « Va voir Jean, il a une meuleuse portative »…. Ce qui est aussi l’occasion de rencontres passionnantes ! C’est fou ce que les liens se tissent vite entre navigateurs éloignés de leur famille et leurs amis…. Les invitations pour un apéro par ici, un goûter par là, un déjeuner ailleurs fusent entre les différents équipages. Et chaque moment de partage est à la fois différent et similaire : on y échange des rires, des bon plans, on raconte nos galères de mer, nos soucis de matériel et nos rêves pour les navigations à venir.



Vous l’aurez compris, entre bricolages et échanges humains, pas le temps de s’ennuyer ! Notamment avec nos voisins et nouveaux amis Manu et Lydia, entre bateaux aluminium de petites tailles , on s'échange nos doutes, nos conseils et galères de bricolages et surtout nos blagues !




 

Pendant ce temps là sur le reste de l'île

Carte de nos aventures sur Gran Canaria




Visites des copains et visites de l’île :

Durant ces 3 mois nous accueillons Armel et Fanny en février puis Yulizh et Thomas en mars, et en avril nous retrouvons Chloé, Nick et les enfants (qui, je vous rassure, ne logent pas tous les 5 sur Farsadennec avec nous!). Ces semaines avec les amis ou la famille sonnent la récréation dans notre travail. Avec eux, nous nous concentrons sur la visite de l’île.


Armés de notre carte et des conseils de l’office de tourisme, nous préparons le plan d’attaque :


- Au Sud, c’est la découverte de Maspalomas. Une grande étendue de sable et de dunes nous donne l’impression d’avoir atterri dans le Sahara ! Nous boycottons cependant leur visite à dos de chameaux qui ne semblent pas vraiment bien traités… Ici, c’est une place touristique avant tout : restaurants de qualité médiocre, resort hôtels à chaque coin de rue, vendeurs de bric et de broc… Les dunes sont vraiment belles, mais nous ne nous attardons pas si longtemps dans cet environnement particulier. Autour, il y a de grands canyons désertiques et arides (c'est le sud!) à couper le soufle.



- Au centre, c’est le Pico de Las Nieves. Ce plus haut sommet de l’île culmine à 1949m d’altitude. En grimpant, nous trouvons même quelques petits grêlons sur le sentier. Ici, ce sont les pins qui règnent sur ce domaine. La forêt est agréable, l’air est frais et pour grimper, c’est mieux. Le calme est apaisant. Non loin, El Roque Nublo surplombe une vallée. Ce rocher immense perché est d’autant plus impressionnant qu’on s’en approche ! Et derrière au loin, on aperçoit le Teide, sommet de Ténérife (l'île voisine) et point culminant de l'archipel.


- Au nord, c’est le parc naturel, verdoyant et humide. On y fait de belles ballades au milieu des arbres et des cannes à sucres. D’ailleurs, c’est par ici qu’est fabriqué le rhum canarien ! A Arucas, nous visitons la distillerie d’Arehucas. Sur l’ensemble du rhum produit chaque année, 80 % des bouteilles sont consommées dans l’archipel et seulement 20 % sont exportées vers le reste de l’Europe. Et oui, les Canariens sont de grands consommateurs de rhum.




- Au Nord Ouest c’est la côte sauvage, falaises escarpées, paysages sublimes, piscinas naturales plus ou moins protégées de la houle, c’est un régal pour les yeux. Dans ce coin, nous visitons également le musée et site archéologique qui retrace l’histoire des premiers peuples canariens. Probablement issus des peuples berbères d’Afrique, les premiers hommes à s’installer sur ces îles vivaient dans de petites maisons rondes construites en pierre. Comme les Égyptiens, ils conservaient leurs morts grâce à une technique de momification encore plus évoluée que celle des pharaons. Plus de 90 % de la population de ces ethnies a été décimée par les Espagnols et Français lors de leur découverte des îles Canaries.




- Sur la côte, ce sont les plages et les spots de plongée. Florian, Armel et Fanny partent ensemble à la découverte subaquatique de la faune locale. Il y font surtout la rencontre d’un magnifique Requin Ange pour le plus grand bonheur de ces trois plongeurs ! Ce requin étant en danger critique d’extinction, leur rencontre en est d’autant plus riche en émotions. Partagés entre émerveillement et tristesse d’une rencontre si impressionnante avec une espèce vouée à disparaître, ils rentrent de leur expédition les yeux brillants.



Au fil de nos explorations nous croisons également le deuxième arbre du Dragon le plus vieux des Canaries. L'autre est à Ténérife. Situé au milieu d'un patio, avec toute sa hauteur, il ne rentrait pas entier dans l'objectif de l'appareil photo...

Et sur la route, soyons prudents, les chèvres se baladent en liberté !!



Des randonnées printanières :

Sans les copains tout droit venus du continent, c'est avec l'équipage de Mojito que nous enchaînons les randonnées. En cette période de printemps, les fleurs s'épanouissent pour le plus grand bonheur de nos yeux et nos narines !!




 

Le train-train de l'équipage
Une vie de terriens :

Au fil des semaines et des rencontres, notre vie de terriens nous mène à plein de petites et grandes choses de la vie courante.

- Florian profite de notre proximité avec un centre de plongée pour passer son niveau 2 en bouteille.

- Résignés par la complexité des démarches administratives, nous abandonnons l’idée de trouver un travail sur place et commençons à être « Rédacteurs web » dans le monde des « digital nomads », ne vous leurrez pas, c’est beau sur le papier mais dans la vraie vie, c’est un plan galère : tu passes des heures, tu ne gagnes pas grand-chose, tu dois laisser 20 % de ce que tu gagnes à l’Ursaff, tu as chaud et tu manques de place dans le bateau… Bref c’est loin de refléter tous les spots publicitaires qui voudraient te faire croire que ce genre de boulot, c’est LE rêve… !

- Floflo s’ouvre le doigt en…. triant les poubelles (si si je vous jure!) et Yuna met les pieds pour la premières fois de sa vie aux urgences en l'accompagnant,

- Yuna retrouve aussi un peu par hasard un copain de promo de la marine marchande en escale avec son câblier !!

- On reste vigilants, même lorsqu'on accueille du monde à bord, les chaussures restent dehors, on évite d'amener des emballages en carton à bord et on nettoie bien les fruits et légumes avant de les ranger afin d'éviter l'invasion de nos pas du tout amis les cucarachas, plus connus sous le nom de cafards....!!


Pour Florian, cette longue escale est l’occasion de retourner 2 semaines en France. Retrouver quelque temps sa famille et ses amis. C’est vrai que nous fêtons déjà nos 1 an de voyage !! Comme le temps peut filer sur l’eau… Mais l’éloignement de nos proches n’est pas l'épreuve la plus facile à affronter de ce voyage. Et le fait de s’ancrer dans une routine renforce la sensation de manque dans nos cœurs. Pour moi, rentrer n’est pas une option, il serait si dur de repartir de nouveau… Alors, je veille sur Farsadennec et j’entraîne mon espagnol débutant avec les commerçants !



Quitter Gran Canaria:

Après 3 mois ici, nous avons à la fois hâte de repartir à l’aventure et sommes tristes à l’idée de quitter les liens que nous avions commencés à tisser. Mais puisqu’il est très compliqué de trouver du travail (ce qui était notre plan A) et que nos travaux sont terminés, nous faisons nos adieux à nos amis de ponton, à nos vendeurs de légumes… et nous repartons avec Yupanqui à nos côtés pour rejoindre l’île suivante : Tenerife !




Merci d'avoir lu cet article jusqu'au bout et à la prochaine pour découvrir avec nous les Canaries!!



Et pour voir la vidéo de ce périple, ça se passe par ici














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